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Le quatrième trimestre, nos 3 premiers mois

Et puis voilà, 3 mois que tu es né, 3 mois d’une parenthèse magique dans ma vie, 3 mois exclusivement toi et moi, toute la journée, toute la nuit, tout le temps (et puis un peu de ton papa aussi quand même, ne l’oublions pas). J’écris pour me souvenir, me souvenir de ce 4ème trimestre où on ne s’est pratiquement pas quittés. Et surtout, j’ai envie de te l’écrire, de te décrire ces moments dont tu ne te souviendras pas mais qui sont jusqu’ici, les plus beaux de ma vie.

La maternité. 

this perfect day portrait maman

Ces 3 jours de découverte, ces premiers instants avec toi, tous le 3. On a eu la chance d’avoir un lit en plus pour ton papa, pour pouvoir apprendre ensemble et rester tous les deux auprès de toi. Nos moments préférés c’était le matin, quand tu étais bien réveillé et qu’on apprenait les soins. Les après-midis étaient plus fatigantes, on a eu vraiment beaucoup trop de visites. Oui, tu étais le premier bébé depuis longtemps, la nouvelle attraction. C’est difficile de dire à ses proches qu’on n’a pas très envie d’avoir du monde, qu’on voudrait se remettre de tout ça seulement nous 3. Je n’ai pas eu le courage de le faire le premier jour et le soir tu as été tellement agité qu’on a fait notre première nuit de peau à peau, toi contre moi. J’ai eu tellement mal au cœur de voir ça, de tes sursauts et de tes pleurs en plein sommeil à seulement un jour de vie, que le lendemain j’ai dit a beaucoup de personnes de ne pas venir, je n’ai accepté que les très proches. C’est cette première nuit, durant laquelle je ressentais ton mal-être, que j’ai pris la mesure de ce lien entre une mère et son enfant. On a appris beaucoup sur toi et sur nous pendant ces 3 jours. Tu étais déjà un bébé calme et gourmand. Mon Dieu très gourmand… Déjà dans la salle d’accouchement tu as tété 2 fois avant de t’endormir. Et tu dormais beaucoup. En fait tu dormais et tu mangeais. Et tu faisais caca. Ah cette deuxième nuit à 2 heures du matin où on a fait la découverte du méconium, le fou rire face à la machine à caca. Bref, je laisse un flou là-dessus, je pense que c’est à découvrir de soi même, bon courage mon bébé…

Au-delà du monde qu’on a reçu et du fait qu’on ne dormait pas beaucoup, même pas à cause de toi, toi t’étais déjà une jolie marmotte, à cause des allées et venues d’un hôpital et des autres bébés qui pleuraient, ce qui a été difficile pour moi c’est la mise en place de l’allaitement. J’ai eu très très mal. Jamais je ne m’en serais doutée, pas à ce point, dans ma tête, l’allaitement c’était naturel et ça allait bien se passer. J’ai entendu tout et son contraire à la maternité, des conseils très souvent bidons. Ce qui m’a permis de tenir ça a été les bouts de sein en silicone. On t’a donné des compléments, tu avais vraiment trop faim et moi j’étais perdue parce que je m’accrochais à mon allaitement mais je ne comprenais pas cette douleur qui me pliait carrément en 2 à chaque tétée et j’avais besoin de cicatriser…

Par la suite j’ai découvert tout ce que j’aurais dû savoir sur l’allaitement, ton frein de langue notamment, la confusion sein tétine… mais c’était un peu tard, je sais que je ferai autrement pour celui ou celle qui viendra après toi. Il faut savoir dédramatiser quand on est maman pour la première fois. J’ai fait plein de petites erreurs avec toi, j’ai tout découvert mais tu m’as transformée en maman. Il y aura d’autres erreurs c’est certain, avec toi, avec tes frères et sœurs, on en fait toute sa vie, mais on apprend. Et apprendre à être mère grâce à toi, c’est un bonheur que je ne saurais même pas décrire.

Bref après 3 jours intenses et malgré une petite jaunisse, on est rentrés, enfin !

Le retour à la maison.

Ah ce retour salvateur, ton papa avait pris 3 semaines de congés en tout et comme tu dormais très bien au début (un seul réveil à 3 heures pour téter) on a enfin pu se reposer un peu. On a eu encore quelques visites qui se sont espacées puis on a retrouvé notre tranquillité. Ces premiers jours on a eu la visite d’une sage-femme pour vérifier que tu grossissais bien, à ce moment-là, j’avais réussi a avoir moins mal et tu étais seulement au sein. Tu grossissais bien en étant allaité exclusivement et qu’est-ce que j’étais fière, après ce début chaotique. Tu prenais du temps à téter, presque 40 minutes même la nuit, et ça je ne savais pas non plus que ce n’était pas normal, j’ai continué comme ça 10 jours.

Ces 10 premiers jours je me souviens qu’on a été dans une douce léthargie, à te découvrir et se découvrir parents. Et puis tu as commencé à moins dormir, et à vouloir manger beaucoup plus, surtout la nuit, je n’arrivais plus à suivre.

Allaitement et fatigue de maman.

this perfect day portrait maman

Et puis au bout de 2 semaines, même si tu grandissais bien, j’ai décidé d’arrêter l’allaitement. J’étais épuisée par ces très longues tétées, je devais mettre les bouts de sein à chaque fois, je devais aller les rincer puis mettre une crème pour protéger mes seins puis attendre que tu termines. Sauf qu’après 10 jours, tu as eu besoin des deux seins et tu restais comme ça pendant parfois 1h30… J’avais du mal à faire tout ça en public, j’avais du mal à sortir mes seins devant tout le monde, même s’il n’y a rien de plus naturel finalement. C’est vite devenu problématique, impossible de sortir ou d’avoir du monde à la maison, j’avais l’impression d’être devenue une machine à lait un peu rouillée, une machine qui ne fonctionne pas et qui ne peut rien faire d’autre que rester entre 4 murs pour te nourrir. Je devenais un peu comme un lion en cage. En plus de l’allaitement et du manque de sommeil, ce qui est fatigant pour une maman c’est que tout change d’un coup, elle doit se remettre de l’accouchement tout en apprenant à gérer cette inquiétude immense de devoir te faire vivre. Ta vie entière repose sur nos épaules. Tant de questions, tant d’inconnues, et ces nuits ou on ne dort inconsciemment que d’un œil pour veiller sur nos bébés. C’est épuisant mais tellement beau, tellement intense, tellement magique. Ce lien entre un bébé et sa maman. Ce lien indescriptible qu’on ne connait qu’une fois maman et qui nous ferait déplacer des montagnes.

Tu sais que je suis une maman cool, j’ai relativisé et je me suis dit allez on passe au lait en poudre, les enfants grandissent bien aussi avec et j’irai un peu mieux dans ma tête, je pourrai enfin refaire une nuit complète. Je ne regrette pas ce choix, tu es un beau bébé qui va bien et qui évolue bien. Je pense que j’en ai eu besoin, je pense qu’il fallait que j’arrête pour un jour réussir un vrai allaitement. J’avais besoin de ça pour me dire que j’aurais peut-être dû me faire aider par une spécialiste, moi qui étais persuadée que ça roulerait et qui pense un peu trop souvent qu’elle a besoin de personne…Parfois, il faut savoir reculer pour mieux sauter. Je t’écris tout ça car un jour tu seras père aussi, et un père c’est essentiel à un allaitement réussi. Ton père m’a suivi, il a été top et à l’écoute, mais comme moi il n’y connaissait rien, il n’a pas su me dire que j’aurais peut-être dû demander de l’aide et qu’il n’y avait pas de mal à ça. Il n’était même pas au courant qu’il existait des professionnels de l’allaitement, des conseillères en lactation. Toi, tu le sauras. 

Les deux premiers mois.

this perfect day portrait maman

A partir du moment où on est passés au biberon on a pu un peu sortir. Nos journées étaient rythmées par toi. Il faisait vraiment beau donc on se baladait beaucoup. On a été au restaurant pour la première fois pour mon anniversaire, le 4 octobre, j’arrêtais progressivement de t’allaiter, tétée par tétée. On a dû rentrer en courant à la maison car mes seins allaient exploser mais ça nous a fait du bien, de se balader.

On a profité de ton papa et du beau temps jusqu’au bout et puis il a commencé à faire froid et ton papa est retourné au travail. On s’est retrouvés en tête à tête toi et moi. On allait voir Sonia et ton copain Esteban et on avait un peu de visites mais les journées se ressemblaient et je t’étais dévouée. Un bébé c’est beaucoup, beaucoup de temps et de travail.

Certaines journées ont été plus difficiles que d’autres, tu pleurais sans t’arrêter et sans que je sache pourquoi, parfois je n’avais même pas le temps de manger ou de prendre une douche. Ces jours-là j’étais heureuse de voir rentrer ton papa si tu savais, je me mettais à la fenêtre pour prendre l’air avec de la musique très fort pour ne plus entendre tes pleurs qui me brisaient le cœur et que je n’avais pas su calmer. J’ai pleuré, oh que oui certains soirs j’ai craqué et j’ai pleuré. Mais je n’ai jamais été triste, ces pleurs là c’était pour évacuer un trop plein d’émotions. On te parlera surement un jour de la dépression post partum et du baby blues. Le seul moment de nostalgie que j’ai eu c’est lors de ce que je savais être notre dernière tétée.

J’ai pleuré de joie aussi, en te regardant dormir les premières semaines, en me disant que moi j’avais fait une si petite merveille, et en mesurant l’amour qui débordait un peu trop tant et si bien que ça faisait couler mes yeux. 

Quand je pleurais de joie tu restais calme, par contre quand je craquais, au bord de la crise de nerf, là tu pleurais avec moi. Alors je m’enfermais et je faisais tout pour me calmer, pour toi, pour que tu sois bien.

Toutes ces émotions d’un coup, avec le recul, on se dit que c’est extraordinaire et que c’est ce qui fait que la vie vaut d’être vécue. Les bons comme les moins bons moments. Je voudrais pouvoir le revivre, revivre ces journées ou j’ai dû me dépasser pour garder mon calme et craquer le soir, ces jours sans fins ou j’avais presque envie de te laisser dans un coin et m’enfuir, juste quelques minutes. Ce sont des émotions si intenses qu’elles nous font nous sentir encore plus vivants. C’est aussi ce qui explique cette fatigue que ressentent les mamans. Le manque de sommeil, ce n’est pas ça le pire, et ça se gère. L’explosion interne de tout ce qu’on connaissait et la vie d’un être qui ne repose que sur nos épaules, ça, ça épuise. Alors on apprend doucement à être parents et on se soutient mutuellement. Tu nous as encore plus rapprocher ton papa et moi, tu nous unis à jamais. C’est nous deux face au monde. Tu sais, quand je vous regarde tous les deux, je me dis qu’il n’y aura jamais plus belle réussite dans ma vie et encore une fois, mon cœur déborde d’un amour dégoulinant. Bref… 

Tu as eu un petit reflux qui t’embêtais aussi, heureusement ça n’a pas duré mais du coup ça nous faisait des soirées à te bercer autour de la table du salon, bien droit pour que ça aille. Et des coliques, il fallait te masser le ventre, tout essayer pour te soulager… Je te montrerai tous ces gestes quand ton tour viendra. Je n’ai pas vu passer ces deux mois, finalement, malgré certaines journées, tu étais vraiment un gentil bébé, calme et souriant ! Tu l’es toujours d’ailleurs, mais pour un si petit, vraiment, je n’ai pas à me plaindre et je prie un peu pour que tes frères et sœurs te ressemblent.

Pourtant, ce sont ces petits soucis propres aux bébés qui m’ont fait découvrir le portage en écharpe. Un petit nœud, une berceuse tout contre moi et voilà que tu dormais des heures la tête lovée dans mon cou. Comme j’aime le portage, tu as fait le ménage et la cuisine dans l’écharpe. Ça a sauvé bon nombre de mes journées et je peux t’assurer que tu seras un papa qui saura porter. Ces doux moments en portage font parties de ce que je préfère dans la maternité. Grace à ça, on a recommencé à sortir le soir. En général tu dormais bien même dans ton cosi mais je savais que, « si jamais », j’avais l’écharpe et je pouvais aussi profiter de la soirée. Et c’est arrivé que tu fasses des soirées entières dans l’écharpe. Tu me pardonneras mais tu as même eu quelque goutes de vin sur la tête. En peau à peau, dans la rue, partout, je suis devenue une maman Koala dès ton premier mois…

Le troisième mois et la reprise du travail…

this perfect day portrait maman

Et puis tu as eu trois mois, tellement rapidement ! J’ai adoré ce troisième mois, ce mois ou tu t’es vraiment éveillé, ou tu m’as souri, ou tu as commencé à faire de vraies nuits et à gazouiller au réveil ! J’ai adoré te faire jouer, découvrir des moyens de te faire réagir, te chanter des chansons. C’est aussi le mois ou j’ai décidé d’essayer de te remettre de temps en temps au sein. J’ai encore un peu de lait, et parfois tu tètes, on fait ça un peu comme ça… Comme d’habitude pour toi et moi, on verra. Il faut suivre ses envies dans la vie. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait ça, surement une envie de te donner ces petits moments de nous deux. Du coup j’essaie, sans nous brusquer, on a un peu de temps devant nous…

J’ai décidé ça 10 jours avant de reprendre le travail. Est-ce que c’est lié ? Peut-être bien, ça me brisait le cœur de te laisser même si j’avais envie quand même de reprendre une activité autre que changer des couches et tourner en rond toute la journée. Toi, pour le moment tu vis bien la séparation et le fait d’être gardé, tu joues de ton charme avec tes grand-mères et grand-tantes et elles sont toutes dingues de toi et de ce sourire malicieux et merveille… Du coup, envie d’allaiter pour avoir des moments privilégiés toi et moi avant et après le travail ? Honnêtement je ne sais pas mais l’envie est la donc je l’écoute, je m’écoute et je t’écoute.

Et finalement, ça se résume à ça, être maman, c’est écouter. Écouter chacun de tes pleurs, apprendre à les reconnaitre apprendre à t’apaiser. Écouter mon cœur et faire ce qu’il faut pour que tout se passe toujours au mieux pour toi, pour nous. Écouter mon instinct, ce lien animal, savoir au plus profond de soit ce qui est bon pour toi, qu’importe ce qu’on en dit. Écouter et s’écouter pour ne pas se perdre, pour rester fidèle a soit même et par-dessus tout pour t’aimer, te guider, et te regarder grandir et t’épanouir.

J’ai hâte de vivre toutes les étapes de la vie avec toi, mon tout petit, mon beau bébé, mon amour.

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2 Commentaires

  1. StephOlivia26
    avril 24, 2020 / 9:46

    Merci pour ton blog et pour cet article car je me suis totalement reconnue en toi lorsque tu as dit que pour l’allaitement tu pensais que cela irait de soit, que tu penses n’avoir besoin de personne etc
    Nous ce fut directement à la maternité que j’ai échoué dans mon allaitement, mon petit coeur a perdu plus de 10% de son poids et la mise au sein est un échec il n’y arrive pas, ni avec les bouts de seins ni les multiples positions que me conseilles le personnel medical. Bref je tire mon lait à J+3 et il reussit à reprendre du poids ainsi. Mais si je ne connais rien sur l’allaitement j’en connais encore moins sur le tire-allaitement. Durant le 1er mois je vis un enfer de fatigue, je tire jour et nuit toutes les 3-4h comme me l’a appris mon amie d’enfance (qui sauva mon allaitement) mais je ne profite pas de mon fils c’est son papa qui le nourrit et je tire à chaque fois qu’il prend un bib. Bientôt ma production chute et mon mari file au supermarché du coin pour prendre le premier lait en poudre venu. Je suis effondrée je le vis très très mal, mais c’est le pic des 3 semaines et on le complemente car le plus important est de le nourrir.
    Je commence à aller sur Fb sur des groupes de tire allaitantes (oui oui ça existe) et là je decouvre que je fais tout de travers : on ne doit pas tirer avant ses 6 semaines pour favoriser et installer la montée de lait, plus on complemente et moins on produit, il faut mettre au sein bébé pour stimuler … Bref ce n’est pas comme ça que je vais reussir à allaiter mon fils jusqu’à ses 6 mois (objectif de femme enceinte qui ne connait rien rappelons le). La mise au sein depuis la maternité je me l’étais interdite ! Oui carrément je me suis dit que si je n’y suis pas arrivée là bas entourée, ce n’est pas toute seule sur mon canapé avec papa au travail que j’allais y arriver.
    Sauf qu’aujourd’hui il a un mois, c’est son premier moiniversaire. Alors on fête ça tous les 2 je me dis qu’il peut essayer qu’il a repris du poil de la bête et je suis sûre qu’il peut y arriver, ce n’est pas vraiment pour le nourrir mais plus pour stimuler ma production. En fait la machine était lancée, et je me suis accrochée. Il est resté en allaitement exclusif au sein jusqu’à ses 4 mois (à ma reprise du travail) j’avais mon tire lait en horreur, le bruit qu’il faisait, devoir le stériliser, les pots bref mon cauchemar, il était hors de question que je tire pour le temps où il serait en nounou. Donc on est passé en allaitement mixte et là je l’ai très bien vécu car je l’avais choisi ! Aujourd’hui à l’aube de ses 18 mois, nous sommes toujours en allaitement mixte. Je ne dis pas que ce fut facile mais je sais que l’aventure va finir un jour alors je profite de ces derniers instants à nous et j’espère que je vivrai une rencontre et un futur allaitement plus serein que celui-ci.
    Alors merci de nous faire partager ton expérience de femme et de maman.

    • Béné
      Auteur/autrice
      avril 26, 2020 / 9:39

      Oh waou, merci pour ce témoignage aussi, je suis sure qu’il pourra aider d’autres mamans

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